Interférométrie électronique
de speckles
(ESPI, Electronic Speckle Pattern Interférometry)
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et
Interférométrie holographique électronique
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Ces techniques sont basées sur
l'enregistrement des franges d'interférence primaires (entre l'onde
- objet et l'onde de référence) à l'aide d'un détecteur
de faible résolution spatiale, tel que la matrice CCD d'une caméra.
L'utilisation d'une image de l'objet projetée dans le
plan du détecteur introduit des speckles dans le plan de celui-ci,
d'où le nom d'intereférométrie (électronique)
de speckles, ou ESPI. L'interférométrie holographique électronique
n'est en effêt que le fruit de l'implémentation des techniques
de déphasage spatial en ESPI, conjointement avec le développement
des cartes d'acquisition et processeurs d'images plus performants.
Les milieux
d'enregistrement
couramment utilisés dans l'interférométrie holographique
doivent pouvoir résoudre jusqu'à 5000 lignes / mm, car des
fréquences spatiales très grandes apparaîssent lors
de l'interférence entre l'onde-objet et l'onde de référence
dans un montage holographique "normal", avec un angle grand entre ces deux
ondes.
Cette haute résolution impose des milieux spécialement
conçus et en règle générale très peu
sensibles du point de vue énergétique. Mais lorsque l'angle
formé par les deux ondes est proche de zéro (cas illustré
dans la figure) alors même des milieux de très faible résolution
spatiale (tels que les capteurs CCD, dont les "pixels" ont des dimensions
de l'ordre de 8 - 16 microns), peuvent enregistrer ces franges.
A remarquer que dans ce type d'installation l'objectif de la caméra
CCD est déporté, pour permettre l'introduction (ici à
l'aide du cube séparateur) d'une onde de référence
divergente provenant de la même direction que l'onde-objet. Les détecteurs
CCD des caméras étant en général protégés
par une lame de verre aux faces parallèles, il est nécessaire,
pour éviter les franges parasites produites par reflexions multiples,
soit d'éliminer carrément cette protection, soit d'y rajouter
une lame aux faces inclinées (comme dans la figure).
En supposant l'objet immobile, l'intensité d'une image acquise
dans cette configuration et transférée vers l'ordinateur
est donnée par l'expression:
C'est l'image de l'objet, Io, "couverte" par des speckles de
grand contraste produits par les variations aléatoires de la différence
de phase locale entre l'onde-objet et l'onde de référence.
Si la géométrie de l'objet présente des variations
temporelles qui produisent une variation supplémentaire de phase
pendant la durée d'acquisition de l'image (en général
0,040 s), alors on a:
Si l'on obtient deux images successives de ce type, correspondant à
deux états différents d'un objet:
, et 
alors la différence entre ces images aura l'expression:
L'image de l'objet sera couverte par des franges d'interférence
données par le facteur
Ces franges ont une visibilité très mauvaise à cause
de la présence simultanée dans l'expression de I1-I2
du deuxième facteur, lié aux différences de phase
entre l'onde-objet et l'onde de référence, et qui produit
des variations rapides, aléatoires et très contrastées
de l'intensité.
Si la variation de phase de l'objet correspond à un état
de vibration armonique permanente de fréquence supérieure
à 25 Hz, alors l'image obtenue sera:
Les mêmes remarques s'imposent: on perçoit des franges d'iso-amplitude
de vibration données par la fonction de Bessel, mais ces franges
sont très bruitées.Ce sont surtout les franges qui correspondent
aux lignes nodales qui sont visibles, car le long des lignes nodales les
speckles maintiennent leur contraste initial, donc très grand (première
image). On verra plus tard qu'à l'aide des techniques de déphasage
spatial on peut obtenir, à partir d'un nombre d'images de ce type,
déphasées, des images proches des images holographiques,
montrant les franges d'égale amplitude de vibration.
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IMAGE ESPI EN TEMPS REEL
(25 images / s)
d'un objet en vibration
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IMAGE DE FRANGES
produite par 4 images successives
déphasées (dont la première
illustrée à gauche)
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Ces images ont été réalisées au Laboratoire
de Photomécanique de l'INSA de Rouen au cours des études
de faisabilité concernant un premier système expérimental
ESPI, basé sur une caméra CCD Sanyo (actuellement en salle
de TP HOLO), ordinateur Power Mac 7100 prévu d'une carte d'acquisition
d'images LG3 et du logiciel NIH Image (domaine public) modifié.
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